Le bonheur, c’est de le chercher
C’est Jules Renard qui a dit ça.
OK, mais le chercher ou ?
Pas n’importe-ou. Surtout pas là ou on croit, ou nous fait
croire qu’il devrait être (l‘image marketing du jeune couple, avec deux enfants
et le chien sur la pelouse trop verte devant le pavillon propret et le 4x4…et
par surcroît, on se persuade que ça doit être éternel !).
Alors, commencer par laisser tomber les rêves, les images idéalisées
qu’on nous a plus ou moins fourguées dans notre inconscient collectif et individuel ;
surtout individuel.

En poussant plus loin, l’ego s’en empare et s’en nourrit ;
oui ça lui plait, l’image du cadre-sup arrivé, qui a réussi. Et ensuite on se
surprend à exiger son dû, sa part de bonheur, parce qu’après tout, il n’y a pas
de raison que le voisin y ait droit, et pas moi ! Et c’est la dictature du
bonheur calibré, imposé, aseptisé, avec
assurance tout risques.
Et le plus surprenant, c’est que certains arriveront à
coller parfaitement à cette image, et… c’est pas le bonheur quand même,
dépression, ennui, de quoi se plaint-on ?
que manque-t-il ?
Il y a qu’on est passé complètement à côté du bonheur. Mirage
du matériel, mirage de la réussite, illusion du faire ou du paraître au lieu de
l’être. Bien sûr, on a cherché le bonheur là où c’était éclairé !
Tiens, c'est comme l’histoire que Nasreddin Hodja racontait il y a
mille ans en Turquie, vous savez, l’histoire qui a traversé les siècles de ce
gars qui a perdu ses clés en rentrant chez lui le soir. Et ça fait une heure qu’il les cherche sous un lampadaire. Un
passant serviable se met à l’aider, et
au bout d’un moment, il demande
- Mais vous êtes sur que c’est dans ce secteur
que vous les avez perdues ?
- Non c’était
bien avant.
- Alors pourquoi vous les cherchez ici ?
- Parce que là, on y voit clair...
Avec le bonheur, on fait pareil.
Ah, j’oubliais, le bonheur, il n’est pas toujours au rendez-vous … mais c’est
quand la nuit est très noire que les étoiles brillent plus.