Vous connaissez probablement ce fameux poème de Victor Hugo
(ah, souvenirs d’école… c’est loin, c’est loin)
Après la
bataille
Mon père, ce
héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.
Mais peut-être moins
cette version parodique en argot de Yves Deniaud
Mon dabe, ce
grand mec qu'avait la gueule en biais,
Suivi d'un
seul troufion que cégnass' chouchoutait,
Arpentait sur
un' bique, par un soir de bagarre
La cambrouss'
plein' de pot's qu'en avaient pris un coup.
Il lui sembla
soudain esgourder un bruit mou :
C'était un
espanich' de l'armée en débine
Qui traînait
des arpions et mouillait d'la terrine
En gueulant : "Du
jus ! du jus ! J'ai la dalle en fer blanc !"
Mon daron
s'retourna à caus' de c'te postiche,
Prit un kil de
cass'-patt's qui pendait à ses miches
Et dit à son
troufion planqué : "Rinc' la dalle au p'tit pote affligé !"
Tout à coup,
comm' le gars s'débinait vers le mec,
Le frangin,
une espèce de Bicot,
Argougna un
soufflant, un' sort' de rigolo,
Et visa mon pater en gueulant : "Gare au
tas !"
Le boum fut si
pépère Que l'bloum se débina
Et que
l'canasson étala ses téterres.
"Fil' z'y
quand mêm' du jus", surina mon pater.
Quand à cette version, C’est-y encore le grand acteur Yves
Deniaud ou pas ? Ma mère l’a apprise en 43, semble-t-il donc avant la
version du dessus !
Mon dab un drôle de
dur qui s'marrait comme personne
Filoché par un gniard
qu'il avait à la bonne
because qu'en avait
deux pis qui s'posait là,
s'bagnaudait un soir
qu'on avait r'mis ça,
sur le bled plein de
maccabs,ou s'qu'il y avait pas de calbombe.
Tout comme y faisait
gaffe, il esgourda dans l'ombre
Un biffin espagnol
qu'avait pas mis les bouts,
qu'était tellement KO
qu'y s’tenait plus d'bout
et qui gueulait chialant,
à moitié claboté :
« Merde, y aura
pas un gars qui m'filera un d'mi s'tier ? »
Du coup mon dab
allonge à son maousse larbin
un vieux rab qui
trainait d'une chapeautée d'rouquin :
« Tiens, file ça
au mec qui la ramène »
Mais l'gars qu'était
groggy mais qu'était pas andouille
argougnant un
soufflant qui trainait dans ses fouilles,
aligne mon dab au
blair en y gueulant « Acré! »
Mais l'dab était
cornard car s'étant pas planqué;
L'pruneau alla
s'gourer juste dans les courants d'air.
« File-z-y tout
de même le picrate », dit le pater.
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Pour terminer, voici du lifting un peu plus moderne puisque s’agit d‘utiliser Google translator et d’appliquer au texte
original de multiples traductions en slavon ou serbo-croate, puis en Hindi ou
en Tagalog et ainsi de suite, pour revenir une dernière fois au
français :
J’appelle ce concept la gaugueule-translatorisation, mais bien sur, ce procédé n'est pas nouveau!
Voici une proposition réalisée avec le chemin
suivant
Français Latin Grec Français Espagnol
Portugais Anglais Japonais Roumain français
Mon père, a un
sourire très doux. De son héros
J'ai tout
aimé et suivi par un seul cheval
Tout
simplement parce que la valeur
dans la nuit
du cheval de bataille
est obtenue
de la tombée de la nuit.
Je pense
avoir entendu un léger bruit
des troupes
espagnoles en déroute
quand du Côté
sanglant de la route, il vit,
un
Essoufflement, réparti en colère, et plus de la moitié sont morts.
Elle a dit:
«Chérie! Je vous remercie,» at-il dit,
Car Mon père
était un fidèle de cavalerie avec une
Petite
bouteille de rhum accroché à la selle
Il a dit:
«Voici, blessé, donner à boire aux pauvres."
Tout à coup,
la cavalerie légère
De l’Homme
Moore se prosterne devant lui
Il a pris le
pistolet à nouveau et saisi
Le bord. Et maintenant de pleurer devant mon père,
Chapeau !
quand il est tombé, le ballon est passé
Alors J'ai
changé le cheval.
«Buvons à
tous les événements », dit. le père
A vous de jouer maintenant !
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